Paysages Européens et Mondialisation

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Centre de recherche « Écritures de la modernité »

(Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle / CNRS)

Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne

PAYSAGES EUROPÉENS & MONDIALISATION

Colloque international

4 - 7 mai 2009

Lettres, Arts et sciences humaines

Villa Finaly

Via Bolognese, 134

50139 Florence (Italie)

 

La fabrique du paysage est une forme ancienne et multiforme de l’anthropisation du monde. Mais les         « sociétés à paysage » et les paysages du monde connaissent désormais, d’Orient en Occident, et du Nord au Sud, des transformations accélérées, sous la pression de l’économie mondiale et de la métropolisation, de la démographie et des changements climatiques. En Europe, le paysage a connu un essor particulier et multiforme aux Temps Modernes en revêtant des significations et des valeurs différentes dans chaque pays. Parce qu’il s’inscrit dans une tension entre l’ouverture au(x) monde(s) et la construction / déconstruction d’un / des monde(s), il oscille, tout comme l’Europe, désormais soumise à un fort décentrement, entre l’affirmation des identités locales et l’ouverture dynamique à des échanges et transferts transfrontaliers. A ce titre, il présente une figure particulière de la mondialisation qu’il importe plus que jamais aujourd’hui de comprendre et confronter à d’autres formes de globalisation passées et récentes que s’attachent à décrire et analyser de nombreuses disciplines.

Ce colloque international, organisé par les Universités Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Paris 3 Sorbonne Nouvelle, en partenariat avec les universités de Florence, Venise, Potsdam, Bilbao et Prague,vise à étudier l’enchevêtrement et les relations multiples de trois thèmes fédérateurs complexes (paysage / Europe / mondialisation) qui conjuguent et mettent à l’épreuve, à différentes échelles, diverses formes de rapport au monde et à la globalisation.

Paysage et pluralité des mondes 

Avant de se constituer en objet de représentations, le paysage désigne d'abord la relation d'un sujet à un espace et à un horizon (M. Collot) qui peuvent se clore ou se déployer sous le regard de manière statique - tableau, panorama, veduta - ou dynamique – par mouvement, déplacement, migration -, du local au global : du voisinage à la région ou la nation (Fr. Walter), du continent au monde, de l'espace réel aux espaces imaginaires. Entre l’ici et l’ailleurs, chaque paysage s'inscrit ainsi dans une tension entre l'ouverture au(x) monde(s) et la construction/déconstruction d'un/des monde(s) : à ce titre, il présente une figure particulière de la mondialisation qu’il importe plus que jamais aujourd’hui de comprendre et confronter à d’autres formes de globalisation passées et récentes que s’attachent à décrire et analyser de nombreuses disciplines.

L’Europe des paysages

Car si la fabrique du paysage est bien une forme ancienne et multiforme de l’anthropisation du monde, les « sociétés à paysage » (A. Berque) et les paysages du monde connaissent désormais, d’Orient en Occident, et du Nord au Sud, des transformations accélérées, sous la pression de l’économie mondiale et de la métropolisation, de la démographie et des changements climatiques. En Europe, le paysage a connu un essor particulier et multiforme aux Temps Modernes : le mot lui-même émergea d’une langue à l’autre en l’espace de quelques décennies, et la notion revêtit des significations et des valeurs différentes dans chacun des pays européens et variables selon les moments de leur histoire, tout en participant d’une histoire culturelle commune. Mais on s’interroge depuis lors sur la mort et la survie possible des paysages du passé et du présent. Et l’Europe, de même que le paysage, oscille entre l’affirmation des identités locales et l’ouverture dynamique à des échanges et transferts transfrontaliers.

Paysage européen et mondialisation

D’hier à aujourd’hui, comment peut-on définir le paysage européen, en décrire les formes et les métamorphoses, les modèles et les valeurs, entre mythes et réalités ? Existe-t-il une communauté imaginée du paysage en Europe, comme George Steiner invite à le penser ? Et peut-elle contribuer à ouvrir la voie d’un vivre-ensemble harmonieux à l’heure d’une problématique société-monde Ce type d’interrogation invite en premier lieu à réfléchir à la Convention européenne du paysage (CEP) qui émane du Conseil de l’Europe et qui a été signée en octobre 2000 à Florence, en Italie : elle note que « le paysage participe de manière importante à l’intérêt général, sur les plans culturel, écologique, environnemental et social » ; que le devenir du paysage européen s’inscrit dans un contexte planétaire où l’histoire et l’avenir de la biodiversité et de la diversité culturelle sont en jeu ; que le paysage appartient donc au patrimoine mondial, culturel et naturel (Préambule). Un nombre significatif de pays de l'Union Européenne se sont ainsi engagés « à reconnaître juridiquement le paysage en tant que composante essentielle du cadre de vie des populations, expression de la diversité de leur patrimoine commun culturel et naturel, et fondement de leur identité » (Art. 5) Dans quelle mesure le paysage européen permet-il d’articuler la conscience d’une Europe « unie dans la diversité » à la conscience d’être au monde ? Conformément aux vœux de la CEP qui souhaite activer la sensibilisation et la formation aux enjeux du paysage en favorisant la pluri-disciplinarité (Art. 6), ce colloque réunira des chercheurs, experts et doctorants, en littérature et en cinéma, en arts et en sciences humaines – histoire, géographie, esthétique, philosophie, anthropologie, sociologie, droit, sciences politiques, sciences de l’environnement, architecture et urbanisme – issus de différents pays, pour interroger l’inscription et le devenir du paysage européen dans les divers lieux et contextes des mondialisations, depuis l’expansion hégémonique de l'Europe à l'heure du système-monde (F. Braudel, I. Wallerstein) et de la colonisation moderne, jusqu'à la crise de la civilisation européenne (P. Valéry) et l'ère de « l'après Europe » (J. Patocka) qu’interrogent artistes et intellectuels contemporains, acteurs et politiques du paysage.

Colloque international - Villa Finaly, Florence (Italie) - 04-07 mai 2009.

Sous la direction de :
  • Aline Bergé (Paris 3)
  • Michel Collot (Paris 3)
  • Jean Mottet (Paris 1)

Sous la direction de

Aline BERGÉ (Paris 3 / CNRS), Michel COLLOT (Paris 3 / CNRS) et Jean MOTTET (Paris 1)

en partenariat avec les Universités de Florence

IUAV de Venise, et Potsdam

et dans le cadre d’UNISCAPE

Réseau européen d’universités pour la mise en oeuvre

de la Convention européenne du paysage (Conseil de l’Europe)

http://www.ecritures-modernite.eu

www.colloque-pem-finaly.mysite.com

www.villafinaly.sorbonne.fr

mél : colloque.pem@free.fr